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Courir pour la passion et l'émotion
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30 août 2012

Abebe Bikila

La révélation d'un champion hors normes

Né à Jato, un village de bergers, non loin de Mendida (Mirab Shewa, Oromia), il s'engage dans la garde impériale de Haile Selassie pour pourvoir aux besoins de sa famille.

Il s'entraîne seul pendant deux ans avant d'être repéré en 1959 par les instances éthiopiennes d'athlétisme et Onni Niskanen, Suédois d'origine finlandaise, membre de la Croix-Rouge et passionné d'athlétisme. Abebe Bikila devient alors moniteur d'éducation physique de la garde impériale et suit un entraînement plus encadré sous la conduite de Niskanen. Ce dernier lui fait aussi pratiquer le tennis et le basket-ball pour travailler sa coordination. Dès 1959, sa réputation franchit les frontières de l'Éthiopie. Il aurait couvert le marathon en 2 h 21 min 23 s, mais certains mettent alors en doute cette performance hors normes.

Il est tout naturellement sélectionné pour participer aux Jeux olympiques de Rome en 1960 dans l'épreuve du marathon.

Lors du passage de la visite médicale d'avant course, les pieds d'Abebe Bikila sont l'objet de nombreuses interrogations. Il s'entraînait toujours pieds nus et avait développé une épaisse corne. Lors des entraînements, il avait essayé de mettre des chaussures, mais ses performances étaient alors moins bonnes. Il tente bien de trouver des chaussures à Rome, mais aucune ne convient ; il développe même des ampoules.

En nocturne, il remporte la course pieds nus en 2 h 15 min 16 s (record du monde) devant le favori marocain, Rhadi ben Abdesselam, qui est définitivement décroché au 41e kilomètre. Rhadi termine à 25 secondes d'Abebe Bikila. Juste après la course, il refuse de s'asseoir et de boire, repoussant même la couverture qu'on lui tend pour se protéger du froid. Niskanen l'oblige quand même à boire un verre de Coca-Cola. Modeste, il déclare alors : « Dans la Garde Impériale, il y a beaucoup d'autres coureurs qui auraient pu gagner à ma place ».

Cette victoire le consacre comme un héros national éthiopien. Son arrivée à l'Arc de Constantin est aussi un symbole politique, un quart de siècle après l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie. Il reçoit une voiture et un appartement en récompense de sa victoire.

Impliqué presque malgré lui dans un coup d'État manqué contre l'empereur juste après les Jeux, il est gracié. Il se consacre alors à son sport et remporte trois marathons. Il termine cinquième à Boston en 1963 ; c'est le seul échec de sa carrière durant laquelle il franchit la ligne d'arrivée de 13 marathons.

 

Un deuxième titre historique

 

Bikila a beaucoup changé entre 1960 et 1964. Il porte désormais des chaussures de marque, Asics, et a un équipementier japonais qui le rémunère plus ou moins discrètement. Il fait de plus attention à sa tenue et est même devenu un peu coquet.

 

Quarante jours avant les Jeux olympiques de Tokyo, pendant un entraînement, Abebe ressent une douleur au ventre qu'il essaye de surmonter, jusqu'à son hospitalisation où est diagnostiquée une appendicite aiguë. Il est opéré le 16 septembre 1964, soit 35 jours avant le marathon olympique. Le secret de cette hospitalisation est préservé ; elle n'est dévoilée qu'après la course.

 

Il termine la course en h 12 min 11 s, nouveau record du monde, plus de quatre minutes avant le suivant. À peine la ligne franchie, il entame une séance d'étirements qui surprend le public, tant il ne parait pas fatigué. En fait, il cherche à se défaire de débuts de crampes.

 

Au Japon, il reçoit en cadeau d'Hailé Sélassié une bague en or ornée d'un très gros diamant pour son exploit. Cette bague disparaît mystérieusement le jour même. La presse et la police japonaises enquêtent sans succès. Trois jours plus tard, on apprend que la femme de ménage a retrouvé la fameuse bague… dans le vestiaire d'Abebe Bikila, qui retrouve alors le sourire.

 

De retour en Éthiopie, il est longuement fêté et promené de palais en palais. En 1965, l'émission Les Coulisses de l'exploit lui consacre un sujet réalisé par François Chalais, qui passe trois jours en sa compagnie.

 

Fin de carrière

 

Le 30 juillet 1967, il se fracture le péroné à l'occasion de son 14e marathon et est contraint pour la première fois à l'abandon. Après un traitement en Allemagne, sa blessure le gêne toujours au moment de s'aligner au départ du marathon olympique des J.O. de Mexico en 1968. Il abandonne logiquement après 17 km de course. C'est son dernier marathon.

 

Il est victime d'un grave accident de voiture sur la route reliant Addis-Abeba à Dessie le 22 mars 1969. Il reste prisonnier de la carcasse de sa Volkswagen Coccinelle toute la nuit. Au petit matin, un berger le découvre et appelle les secours. La nuque brisée, Abebe Bikila est transporté d'urgence à Londres dans l'avion personnel de l'empereur Hailé Sélassié. Il lutte alors pendant huit mois contre la mort. Il survit mais perd l'usage de ses jambes. Il se met alors à la course en fauteuil et au tir à l'arc.

 

Il reçoit une ovation pleine d'émotion du public du stade olympique de Munich à l'occasion des JO de 1972 où il n'est qu'un simple spectateur.

 

Il meurt en 1973 d'une hémorragie cérébrale à l'âge de 41 ans, une complication due à son accident. 65 000 personnes assistent à ses obsèques.

 

Hommages

 

Le pont Abebe Bikila à Ladispoli

 

Une rue de Saint-Jean en Haute-Garonne porte son nom. Une exposition a été organisée sur lui en 2008 au Musée national d'Addis Abeba.

 

Un modèle de chaussures de la marque FiveFingers (Vibram) est nommée « Bikila » en son hommage.

En mars 2012, Abebe Bikila est l'un des douze premiers athlètes intronisé au Temple de la renommée de l'IAAF pour ses deux titres olympiques et ses records du monde en marathon

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